À vos marques, prêts, partez ! Je n’ai pas de pistolet pour donner le signal de départ mais ce matin ça a été un peu la course.
L’essentiel est d’arriver à bon port, et ce port-là est solide.
Il me permet de mettre mon ancre, de poser de l’encre en les mots pour prendre le large et naviguer plus loin.
J’aime cette métaphore de la mer car elle offre des espaces extérieurs qui parlent aussi de nos espaces intérieurs, quand ils ne sont pas barrés.
Par contre, en tant que capitaine de mon bateau, oui je tiens la barre et essaie de naviguer en fonction de la météo et des évènements.
Je ne suis pas seul à embarquer, ma famille, mes familles, font partie du voyage et nous nous serrons les coudes quand le temps change et que l’orage gronde. Dans ces moments là il faut tenir son cap et ne pas perdre sa boussole.
Vous savez que les images sont parfois plus puissantes que le langage du quotidien.
Je suis, comment dire, un pro pour jouer avec les mots, pour faire des mots des joyaux à garder dans un écrin.
L’écrin, les écrins, beauté à la fois petite lorsqu’il s’agit de poser un bijou dans son écrin, et grande lorsqu’il s’agit de la chaîne de montagne.
Me vient aussi un écrin de verdure, autant d’espaces pour se ressourcer lorsqu’il y a trop d’agitation en ville.
Me nourrir, nous nourrir, corps et âme.
Je sais que je délègue le matériel, et je remercie celles et ceux qui parent à mes incapacités. De ce côté, c’est grâce à eux que je garde quelque part mon indépendance d’esprit et ma liberté de penser et d’être. Au fond, je reste vraiment collé à ma nature profonde qui est d’honorer la nature et le vivant.
Je ne peux dire ce qu’aurait été ma vie si mon cerveau avait fonctionné autrement, mais au jour d’aujourd’hui je suis plutôt heureux de ma vie.
Mes mains, comment me servir de mes mains ? Comment me servir de mon corps de manière ajustée et adaptée ?
Je n’ai pas trouvé toutes les clés pour que mon alignement soit, et en même temps, qui peut se dire toujours tranquille et serein ?
Chez moi ça se manifeste en micro -gestes, d’autres le vivent en macro colères, comme rage ou agressivité, alors entre les deux choisir le moindre. Mais je reconnais que cela interroge aussi sur comment faire pour équilibrer mes sautes d’humeur internes et externes.
Me toucher, me rassurer pour me sentir bien vivant dans mon corps…
Corps en corps…
Comment m’encorporer et m’incorporer sans pour autant me fondre et me confondre.
J’entends tout à fait vos propos. Que pourrais-je et que pourrait-on mettre en place pour faciliter cette mise en route de nouveaux gestes et mouvements ? Un pas de plus à œuvrer dans mon évolution.
Lumière et projecteur allumé avec témoin, j’accepte que je sois mis en lumière dans ce côté un peu, comment pourrais- je le qualifier, un peu pépère ? Si d’autres font pour moi mieux que moi, alors pourquoi me fatiguer ?
En disant cela je réalise qu’en restant dans cette posture de passivité je suis comme un petit enfant dépendant de sa mère, peut-être est- il temps que je grandisse là aussi. Je ne suis pas qu’un pur esprit, j’ai aussi un corps, mais j’avoue que mon estime de moi par rapport à mon corps n’est pas top, comme si quelque part il ne faisait pas partie de moi.
Je vois l’importance de me relier aussi à mon véhicule terrestre et de prendre cette décision de le faire, et de m’entrainer à le faire même si cela exige un effort au départ, le seul effort à fournir serait de m’y mettre…
A réfléchir, et accepter de fléchir et de me laisser fléchir en dedans, pour lâcher ma mauvaise estime de mon corps et apprendre à me respecter et me chérir un peu plus, pour me respecter dans mon intégrité et ma globalité, et non pas me couper.
Comme à chaque fois qu’est abordé un sujet plus délicat pour moi, j’ai besoin de temps pour que l’information descende justement dans mon corps.
/Cheval : J’avoue que j’ai un peu d’appréhension auprès de ces grandes bêtes, mais après tout, m’en approcher et être plus proche d’eux m’aiderait peut être à m’approcher et être plus proche de mon corps ?
Moi aussi j’ai un certain gabarit, je dois adopter mon corps comme ce qu’il est aujourd’hui …