Bien bien, je réfléchis souvent avant d’entrer en séance plénière avec vous.
Plénière dans le sens de plein .Oserais- je ajouter qu’en ces temps chahutés la plénitude peut-être un mot à nommer ?
C’est un vrai sujet qui nous concerne tous.
Comment être au-dedans relativement calme si au dehors c’est la tempête ? Comme en mer la surface peut être agitée et en profondeur c’est le grand calme abyssal…
L’être humain est entre les deux. Entre ces deux pôles en existerait-il un troisième, y aurait- il une dimension à chercher pour sortir de la dualité bon/ mauvais gentil/méchant ? C’est très complexe. Prenons l’image d’un bâtiment à plusieurs étages, d’un complexe comme on peut aussi l’appeler. Plus il y a d’étages, plus il y a de strates, plus l’entente devient difficile.
J’ai l’impression que le monde est un grand jeu d’échecs, et que les pions se déplacent, vont et viennent de manière rapide, sans laisser le temps de prendre du recul sur les choses, les évènements et les solutions.
Il n y a jamais une seule solution. Celle-là revient à une partie sombre de l’histoire, la solution finale.
Je me sens comme tous impacté dès lors que des civils trinquent, j’aimerais tellement leur envoyer un message d’empathie et de solidarité, car le solitaire que je suis est aussi solidaire.
Vivre malgré et dans ce magma brûlant, ce feu qui décime et qui consume.
Le feu est actif aussi bien dans une destruction que dans une lumière, lorsqu’ il est maitrisé et apporte de l’éclairage.
Il y a toujours plusieurs facettes à une situation selon la place où l’on se trouve et la position que l’on prend, et dans l’horreur il y a aussi des petits gestes, des gestes qui par leur art apportent aussi d’autres messages : je pense notamment aux enfants qui essaient de garder leur innocence et leur spontanéité. Mais dans quel monde sommes nous, faut- il descendre aussi bas pour remonter plus haut ? Je m’interroge vraiment.
Peut-on parler alors de justice ? J’évoquerais plutôt le terme de justesse.
Et bien se garder de tout jugement hâtif sans avoir les éléments nécessaires à de la clarté.
C’est une vraie foire d’empoigne, je suis parfois agacé de certaines réactions extrêmes alors qu’en cette période le temps invite plutôt à du recueillement, à prendre une distance émotionnelle au vu des trames et des drames.
Question :qqs jours au foyer Jacqueline Olivier à Nogent sur marne la semaine prochaine
J’avais déjà envisagé de vivre l’expérience pour dévisager et voir les visages des uns et des autres.
Visages, paysages intérieurs et extérieurs, car ma vie est toujours très reliée à ma sensibilités des humains et de la nature comme un tout, et je fais confiance à mes perceptions. Aussi je me prépare à vivre cette expérience comme un voyage.
Un voyage avec bien sûr des inconnus : comme dans tout périple il peut y avoir des surprises, mais je me sens aujourd’hui suffisamment en sécurité intérieure pour accepter et accueillir ce qui est .
Et ensuite on en recausera.
Je fais aussi confiance à mes parents : lorsqu’ ils me proposent quelque chose, je sais que je suis toujours respecté dans ma liberté de dire oui ou non, et ce depuis bien longtemps.
Notre vie familiale est un chemin, un cheminement, un processus en mouvement, il y a parfois des arrêts sur images, des chemins de traverse empruntés, des hésitations, et aussi des joies sur le parcours. Je me sens confiant dans un présent qui est un cadeau de la vie.
Qu’il soit emballé dans du papier doré ou dans du papier recyclé, c’est toujours cadeau à ouvrir et à découvrir.
Ensuite on garde ou on donne ou on jette, mais avec gratitude pour ce geste et les intentions.
Intentions et intuitions, comme les deux facettes du présent, une alliance à tisser, une intention à poser d’un a priori favorable, sans attente de résultat.
Pas de contre-indication si ce n’est l’indication d’un autre chemin à advenir ici ou ailleurs. Je sais que les possibles œuvrent, d’où mon calme car pas d’urgence. J’aime cette pluralité et le fait qu’il peut aussi exister des périodes transitoires pour ajuster au mieux le présent et le futur , le fait est que je me sens rassuré.
Je suis parti sur une longue tirade car j’ai besoin de vous exprimer mon état de tiraillement intérieur à la fois face au monde et à mon monde.
Calme intérieur dans mon monde interne face à cette semaine à venir dans le concret de ma vie quotidienne.
Lecture et relecture intéressante de ce qui se vit actuellement dans l’actualité si proche et si lointaine
Merci pour votre écoute de mes états d’âme, qui libère un trop plein gardé.
Nous parlions de plénitude au début de notre rencontre, j ai vidé un trop plein et je repars en plénitude…