Grande joie de te revoir et de parler avec toi avec de longue phrases et non des mots courts. Tu sais, je suis en fait à l’intérieur un moulin à paroles alors qu’à l’extérieur je suis plus silencieux, mais au-dedans mon silence parle en moi…
Comment dire… Je suis un peu ermite, et quand je reviens dans mon monde familier, je socialise davantage, c’est comme une alternance entre le dedans et le dehors.
Je veille, je suis comme le veilleur qui, de par ma présence habitée, pense et diffuse…
Alors diffuser quoi ? Quel message ai-je envie de donner aujourd’hui ?
Je crois que mon thème pourrait être la rencontre.
Ça peut paraître étonnant pour quelqu’un qui comme moi parle peu mais tout mon être en fait parle et se dit.
Je me rencontre moi-même dans mon accueil de qui je suis en vérité, et j’essaie aussi de porter ce regard sur les personnes que je rencontre en cours de route, car je suis pèlerin sur terre…
Hutte en moi est comme celle d’un ermite, car je réalise finalement que je me contente de peu pour vivre, et que ma manière d’être a finalement épuré ma façon de vivre.
Par épurer j’entends rendre pur, et j’ajouterais ainsi que quelque part j’ai appris à me dépouiller et à me centrer sur l’essentiel, et l’essentiel est cette rencontre avec moi même, avec les autres et avec le divin en moi, car c’est le Créateur de qui j’ai aussi reçu ma vie spirituelle…
Ces dernières années, le retour à la terre et mon amour pour la nature m’ont aidé à m’incarner et aujourd’hui, je me sens mieux sur cette terre et j’y trouve davantage ma place.
Maintenant, le côté terre s’allie avec le côté ciel dans une alliance de tendresse et d’amour de l’invisible, mais qui rejaillit aussi dans ma vie concrète, et c’est cet élan-là que je cherche à dire et exprimer.
Encre qui ancre aussi.
Un peu comme un pont entre différents éléments, par exemple comme soleil et pluie pour arc en ciel noir et rouge pour….
A essayer ces couleurs dans mon art de peindre et mon art de tracer…
Les pas du pèlerin laissent une empreinte, les mouvements du calligraphe aussi et j’aime peindre et écrire en grand avec cette encre, et avec toi j’aime écrire en petit sur le clavier.
Richesse des traces, richesse des rencontres dans une complémentarité bienheureuse.
Alors je remercie ce sage homme, Grand-Père, d’avoir su transmettre de son amour et de sa connaissance pour la Chine et pour ses habitants, car ce qui est essentiel est d’abord la rencontre avec les hommes, le reste vient ensuite..
Olivier est mon père et je vois combien il est affecté, mais il est un bel arbre qui donne de beaux fruits, et cet olivier-là pluricentenaire a bel et bien été planté, et quoiqu’il se passe, c’est du solide…
Alors bien sûr je trouve triste qu’il y ait des divisions douloureuses au sein d’une famille et que certains aient choisi le mortifère…
Moi je choisis la vie et le vivant, et comme je me le disais, je reste à ma place et ne m’ébranle, pas car les racines paternelles et maternelles dont j’ai hérité sont solides.
J’honore toutes les années et toutes les transmissions pour la suite, point d’interrogation, mais je redis combien je connais la valeur de mes parents et de mes frères et sœurs, et ça c’est l’essentiel, quoi qu’en disent ou en pensent d’autres…