Voici qu’est venu le temps de m’exprimer

Voici qu’est venu le temps de m’exprimer. De m’exprimer en justesse et en délicatesse, comme une juxtaposition de mots qui s’enchevêtrent, et donnent à l’être une dimension plurielle : je tu il, nous vous ils ou elles, qui ouvrent des ailes pour s’ancrer sur terre et monter vers le ciel.
J’ai l’image du papillon, qui lui aussi naît, s’incarne et s’envole, passage éphémère ou passage qui dure…
Effet de temps nous accompagne, nous sommes tous de passage et il s’agit de faire de ce passage, qu’il soit court comme le papillon ou plus long comme l’homme, une traversée la plus agréable et vivante possible.
Certes au cours de la traversée il y a des aléas, de imprévus, des changements, mais le cap est le même : s’humaniser et s’accomplir davantage comme être vivant, vibrant aussi de spiritualité.
Relier terre et ciel est un beau programme en cette période de Noël.

Lier, délier, relier, relire, la liste pourrait s’allonger, et chaque mot a un sens.
Je suis chercheur de sens, je suis dans une quête, et cette quête là demande d’affiner, de préciser, car une seule lettre mise à une place différente ou dans un ordre différent change l’ensemble.
Je me demande ce qui est à privilégier, l’ensemble ou le détail ?
Je réalise en l’écrivant qu’il est question de relier le tout en une unité : unité de sens, unité de vie…
Cette unité là est un travail de chaque jour, car souvent nous sommes divisés et séparés au-dedans.
Aussi unifier et donner une couleur unique me semble essentiel.
Différencier et diversifier tout, en restant dans cette quête d’unité.

Ciseler est juste. Je suis dans un travail d orfèvrerie et de joaillerie, chaque mot a plusieurs facettes et brille différemment en fonction de son environnement.
Le bijou aussi est mis en valeur par celui qui le travaille ou qui le porte, en fonction de la couleur de son habillement.
J’aimerais dire que les mots sont des perles précieuses.
La perle peut rester à l’état brut, elle peut aussi être travaillée.
Prendre du sauvage de la perle dans son état unique, et aussi de la précision dans un travail plus complexe, est intéressant.
Deux revers ou deux faces d’un même objet.
Pas de jugement de valeur sur lequel serait mieux que l’autre, mais simplement la conscience que les deux coexistent et cohabitent ensemble.
A chacun de les intégrer le mieux possible en lui et autour de lui : un mot peut aimer, un mot peut blesser, une perle peut briller, une perle peut se ternir.
Veiller et prendre soin de ce que l’on désire le plus.