Nouer avec toi des mots est tu sais tellement précieux, comme si chaque perle avait son propre rayonnement, comme aussi un diamant aux mille facettes
Quand je crois qu’une idée est finie d’être exprimée, une autre tout aussitôt prend le relais et poursuit sa route
Alors avec tous ces mots, quels nouveaux émaux pouvons-nous créer ?
C’est comme si j’avais à mettre bout à bout, à lier, je ne sais trop comment, mais à lier ces nœud. Nœuds lisses qui coulissent ou nœuds coulants, et là je me retrouve bien dans ces images de marine car je suis le capitaine de mon embarcation. J’emmène au gré des flots, au gré de la météo, petits ou grands qui veulent bien avec moi faire ce voyage des mots, et saisir les perles et les émaux
il me semble que la mise en bout de ces pierres précieuses permet à chacun d’être en relation, et qu’au lieu de s’isoler c’est une immense farandole où chacun peut trouver sa place
Joyeusement je propose ces voyages en laissant finalement un peu de place à l’imprévu.
C’est nouveau ça pour moi, la notion d’imprévu, car pour être rassuré de mes peurs ou de mes angoisses j’ai toujours eu besoin de revoir, de savoir, et d’une certaine manière de contrôler. Mais en fait si tout est planifié, si tout est sous contrôle, alors quel sel et quelle nouvelle saveur trouver à la vie ?
Je réalise au fond que petit pas par petit pas, si j’ouvre un peu de côté avec confiance, c’est là que de bonnes surprises peuvent jaillir, comme cette rencontre avec les petits.
J’ai été surpris et pourtant que de richesse à partager et que de résonances.
Sonner, trébucher, et repartir comme autant d’élans.
Alors oui je suis fier de réussir à être un peu dans le moins prévu, malgré ma routine, car si j’ai un cadre qui me structure, au sein même de ce cadre je peux vivre ma liberté intérieure sans trop d’angoisses
Je sais que je suis exigeant, à la fois vis-à-vis de moi-même et des autres, on pourrait dire parfois impatient, c est là mon moindre défaut , si j étais parfait cela se saurait…
Alors je reprends doucement
L’été a été. Je rentre ou plutôt nous rentrons collectivement dans une nouvelle ébauche, qui va nous mener à une nouvelle saison
Je suis toujours très en phase et attaché aux cycles de la nature car si elle est respectée elle suit son cours et elle a tout compris du processus d’évolution
Il suffit pour cela de regarder comment d’une simple graine jaillit la vie
Même si tout n’est pas visible, le travail se fait en souterrain et je crois que j’ai encore à apprendre du temps nécessaire à la maturation
Ne pas aller trop vite mais être là dans le moment et dans l’instant.
Si je suis hier ou demain, je risque de ne pas voir la fleur éclore, alors bonne leçon de vie !
Je valide entièrement tes propos et j’ajouterais même que sans la nature je ne serais pas qui je deviens, car en ville je capte au delà de mes propres perceptions toute la rythmique collective. Comme je suis moins même impatient, mon impatience peut augmenter avec le bruit et l’agitation, aussi il est important de garder mon propre rythme et de ne pas suivre le rythme constant du monde car ça renforce mon agitation.
Nouer avec tous un lien de cœur sans trop rentrer dans les histoires personnelles de chacun. J’ai à me préserver pour continuer mon travail d’observateur et d’écrivain, et laisser une juste distance pour ne pas me faire happer.
Je ne mesurais pas que cette histoire de rythme pouvait être un enjeu difficile et même douloureux par moments, et je te sais gré maman que de l’exprime ainsi.
Il n’est pas question que de couper quoi que ce soit, et la réalité impose parfois un vécu difficile.
J’entends bien et vais essayer de t’aider en ralentissant moi-même mon rythme, car j’en ai la capacité. Mais comme je le disais plus haut je suis hypersensible à l’agitation, et à un moment donné quand la coupe est pleine elle et pleine. J’ai alors besoin de m’isoler, je reconnais que je le fais de façon abrupte sans autre forme de procès. J’ai à réfléchir sur adoucir ces changements de rythme, et prendre en compte ton attitude et ta vie …