D’autres chemins vont s’ouvrir

J’entends bien.

 Quelles tracasseries, comme si déjà mon handicap ou disons ma différence ne suffisait pas ! On tombe sur la tête, heureusement que celle de mes parents est solide.

Ce qui me touche quand même c’est cette poursuite envers les plus démunis et comme une forme de déni. 

 Je ne vais pas en rajouter, mais il y a vraiment à relier la réalité concrète et les rouages des techniciens qui ne réalisent pas ce que c’est d’être dépendant malgré soi. 

 Voila, j’en finis et je m’invective avec maman, mais je souhaite que la situation s’apaise pour tous.

 Je vois le sourire de maman revenir, je la trouve belle. 

 Ce n’est pas souvent que je complimente mais j’ai la chance d’être né dans cette famille là, et pour rien au monde je ne voudrais en changer. 

 Ce que j’apprécie tout particulièrement est le choix qu’ont fait mes parents de ne pas  m’enfermer dans une structure où je tournerais en rond comme un fauve en cage, mais d’avoir privilégié ma liberté à l’air libre et dans des lieux accueillants et proches de la nature.

Merci pour tout cela. 

 Qui vivra verra, et je l’espère encore longtemps.

 Je le redis mais mon point de rêverie et de contemplation passe essentiellement par la nature, et aussi par la qualité des relations humaines. 

Lorsque je me sens accueilli comme je le suis et respecté pour qui je suis, je crois et ma fleur intérieure grandit en sérénité et en présence de ce qui est. 

 J’ai parcouru un sacré chemin et j’ai confiance que d’autres chemins vont s’ouvrir au fur et à mesure des besoins.

Pour le moment je suis heureux ainsi, et je sens que lorsque je suis bien mes parents  le sont aussi avec moi et se réjouissent. 

 Il  n’y a pas longtemps c’était la fête de Pâques, un passage de la mort à une vie autre.

  Je pourrais dire que moi aussi j’en ai, et que je vais encore en traverser des passages… Jusqu’ à maintenant les essais ont été transformés en bonnes expériences.    

 Avec humour et en vrai, j’essaie de prendre du recul du haut de mon monde pour superviser les situations et les événements, pour m’élever et non pas rester allongé sans vie. 

 J’ai des jambes qui fonctionnent bien et je marche un pas après l’autre.

 J’avance, parfois je m’arrête,  j’observe puis je reprends, et lorsqu’il y a des marches à grimper j’adapte mes pas. 

 L’un après l’autre en restant présent à ce que je fais. 

 Quelles marches ai-je encore à gravir ? 

 Je  peux y réfléchir sans fléchir, en restant en bonne santé pour continuer à marcher.

 Je cherche quels mots écrire pour te dire au revoir. 

 Se revoir et refaire un point est toujours l’occasion de laisser parler mon chant intérieur, de le laisser résonner en moi et en dehors de moi avec maman et toi comme témoins de mon intériorité, que je suis heureux de partager. 

 Alors à la prochaine fois avec plaisir.