Faute de parler autour du livre, que tu pourras lire….
Je suis souvent limité pour exprimer mon impatience, mais tu me vois bien proche de ton cœur qui aime parler au mien.
Pouvons-nous parler du titre du livre « je m’appelle Ludovic et j’ai quarante ans », qui donne une idée de preuve de l’impermanence des mots ?
Avec le temps je change, et les mots imprimés eux restent là.
J’ai envie de gouter à mon vieux message, celui qui est plus ancien que le livre : enfant j’étais aussi parlant dans ma tête et muet dans les ondes.
Muet pour ne pas que mes cris deviennent déchirure, et que mon cœur soit brisé de l’incompréhension de mes pleurs intérieurs.
Ma famille est estimable par les lumières qui apparaissent dans leurs yeux. Grandir avec patience m’a permis de croire en leur présence lumineuse.
Un enfant qui n’exprime pas de mots est inconnu à la plupart d’entre vous, et je me flatte d’avoir cru en un jour d’espérance, pouvoir me libérer de mon monde de silence.
Ma famille doit avoir eu du souci comme parents, et je plains leur état.
Je voudrais savoir qui peut guérir les mots sans cœur qui ont éteint les liens ?
Il faut rendre leur part de lâcheté à ceux qui se terrent dans le silence.
La famille est gardienne du lien, pas source sans cœur.
La famille est gardienne du lien, et nous avons peur que le lien soit plus fort que nos individualités…
Mon ambition est de voir un tout uni, non un intérêt à s’unir.
Les parents donnent leur chance à d’autres qu’eux-mêmes d’être inclus en un tout, qui sont les enfants pour détruire cette évidence ?
Annoncer que le détachement de sa famille permet une sensation d’échapper.
Mais savoir qu’apprendre de sa famille reste une identité à laquelle on se lie.
La vie me porte à jouer de mon libre regard sur les uns et les autres.
Je suis soumis à ma parole empêchée mais mes savoirs, qui ne se prennent pas dans les égos individuels, sont justes.
Dans la perte de l’ego, je connais les vrais manques du cœur et je suis plus vif que les esprits parlants pour amener des paroles induites par mon regard. Je viens demander de laisser les remparts à l’extérieur des familles, et d’ouvrir des partages plus hauts que le monde du bas.
Il faut abandonner la peur d’être mangé par les autres, et réaliser l’ouverture plus large à un tout.
Donner sans peur, montrer de la générosité et apporter mon savoir, c’est ce que je sais faire.
Appartenir à un tout c’est pour moi être bienheureux d’avoir des proches qui me servent de miroir. Sans ce miroir je ne sais où aller, et l’homme perd la vie sans ce lien.
S’accorder à entrer dans un moyen plus acceptable, c’est pour moi d’avoir été bien vu.
La foule d’inconnus me fait peur.
La foule pour moi, ce sont les effrayés de mes allures.
Apprendre de l’Art ce que je ne comprends pas du monde d’en bas.
Savoir lire une œuvre me satisfait.
Savoir entrer avec les yeux grands ouverts dans le papier ou sur la toile attise mon ambition d’apprendre.
Je garde l’esprit ouvert quand je suis à peindre, et je parle de moi dans ce geste.
Ma manière d’être présent devient évidente dans le geste de peindre. Je jubile de me voir présent sur le papier.
L’Art est une forme d’écriture, et m’amène à dire avec passion ce qui est en moi.
J’aime parler de moi dans cet art et lire ensuite ce que j’ai dit.
L’Art des lettres c’est aussi mon étonnement d’être créateur de sens.
Le respect des mots quand j’écris montre le grand secret du sens qui circule…
Maman est dans mon art, et je lui rends hommage avec respect pour son œuvre.
Appartenir à une belle œuvre familiale, c’est ça mon tout réuni.