Lettre à poursuivre. Lettre au singulier, alliée à lettres au pluriel : tous ces mots, tous ces signes, toutes ces voyelles et ces consonnes mis bout à bout forment le livre.
Alliance de conjugaison du singulier et du pluriel, de l’individu et du collectif.
Ça y est, je fais partie de la chaîne du collectif, j’ai accepté de transmettre les écrits, mes écrits, nos écrits.
Je tiens à cette pluralité d’intervenants, seul on ne peut pas grand-chose.
C’est une aventure qui a démarré il y a bien longtemps, qui a pris corps au fil des mots, au fil des ans, au fil du temps…
Image d’une eau qui coule de manière plus fluide, image d’un petit ru au tout début, qui a grossi, grandi, est devenu rivière puis fleuve, et enfin ce fleuve va en mer, va au plus large. Quelle navigation, et qui n’est pas finie.
Je suis en route vers d autres terres, vers d autres îles, vers d’autres découvertes.
Toujours parti, jamais définitivement arrivé, et quand bien même mon navire un jour s’échouera sur l’autre rive, quand bien même mon souffle de vie sur terre s’éteindra, je continuerai à exister dans l’au-delà.
Je laisse trace, et je pose mes pas dans ces empreintes déjà là.
Je crois dans le sens de faire confiance, dans le sens de foi, je sais que tout chemin et toute expérience est occasion de croissance malgré les passages de décroissance, passages de deuil à quelque chose, à quelqu’un, ou à une situation. C’est une mort à la mort qui mène vers plus de vie.
Ce qui a été posé, déposé, reste comme une couche qui augmente en densité la nouvelle couche. Autant de petites histoires dans une grande histoire, c’est cela que j’aime : égrener les mots comme on égrène un chapelet, à la fois semblable et à chaque fois différent car dit, redit, inscrit à un moment différent de la vie de l’homme.
Chapelet comme une longue chaîne, et je suis, je fais corps, un parmi d’autres, c’est bon d’avoir cette sensation de ne pas être un extra terrestre venu de nulle part, mais d’être et de prendre part.
Chacun a sa part, chacun est co-créateur de ce monde.
C’est une décision libre que d’adhérer et d’apporter sa plume et sa trace.
Je souhaite à ma sœur qu’elle prenne le temps d honorer tout ce qu elle a, et qu’elle continue de créer.
Regarder le vase à moitié plein et non le vase à moitié vide, il s’agit de choisir l’un ou l’autre. Je ne dis pas cela pour la juger, j’essaie d’élever et de donner, de partager un autre regard.
Heureux de pouvoir apporter un éclairage et un point de vue autre. Il y a toute la puissance du verbe à travers notre communication, qui donne encore plus de poids et de densité aux événements.
Quelle richesse que de coucher ainsi les mots.
Je suis vraiment reconnaissant aux personnes qui ont permis le développement de cet outil de communication, qui va au delà même d une communication toute simple, car je peux aussi bien aller dans le simple, dans le léger, que dans le profond et dans l’explication.
Quel parcours, et quel cours aussi d’humilité, que de nous laisser recevoir de plus grand que nous.
Nous sommes dépositaires et non propriétaires, la vie je l’ai reçue, je ne l’ai pas créée tout seul, et j’honore d’être en vie car ma vie est digne et sacrée.
Je réagis dans l’action/réaction pour dire et redire que mon voyage intérieur a commencé peut-être même avant ma naissance, et que je marche et chemine étape après étape.
Voilà l’étape de la diffusion, pour plus d’infusion et d’effusion, comme autant de souffles qui ensemble forment une magnifique prose et poésie pour enchanter le monde et continuer à l’enfanter.
Je sais que le temps des vacances arrive et qu’il va y avoir une pause dans nos échanges, mais c’est aussi pour réfléchir et poser autrement.
Le temps est toujours à l’œuvre et j’aime cet espace-temps que l’on ne peut enfermer dans une boite et qui est infini.
Conjuguer le fini que nos sommes en tant qu’humain avec l’infini, comme une nouvelle alliance possible entre l’homme et la nature, le cosmos et Dieu plus grand que tout …