Bonjour d’ abord.
Cela me fait du bien de venir échanger avec toi car depuis toutes ces années nous en avons partagé !
Je sais que je peux me confier en toute quiétude, et non inquiétude.
Je repars de ce mot là car j’ai été comme pris et saisi par une inquiétude sourde, tapie à l’intérieur de moi, comme une bête qui s’était endormie et qui s’est soudainement réveillée.
J’ai moi-même été dépassé par mes réactions.
Une action a été posée, une réaction s’est ensuivie, et lorsque je réagis en excès je me demande ce que cela est venu chercher en amont.
Je savais et j’étais préparé à cet essai mais la tentative s’est soldée par un échec.
En premier lieu, un échec, mais en second lieu une expérience.
En prenant du champ et en étant respecté, je crois que cela a contribué à calmer cette sorte d’angoisse. Mais angoisse de quoi ?
Angoisse de mort, de mort à du connu.
Angoisse de si je m’installe dans un lieu de manière plus à long terme, cela me rapproche quelque part du moment où mes parents ne seront plus là.
C’est comme si une partie de moi avait anticipé un scénario qui n’est pas actuel ?
Aussi je suis désolé d avoir été à contre temps mais je n ai pas réussi à faire autrement.
J’ai bien conscience aujourd’hui que personne ne va me forcer à quoi que ce soit mais que je suis responsable aussi de la décision prise en collectif, chacun sa part, et j’ai à re penser la mienne.
J’apprécie de dire ce qui me traverse.
Une traversée ou des traversées, depuis que je suis né jusqu’ à aujourd’hui.
Ce n’est pas la première fois ni la dernière d’ ailleurs que je me déplace.
Il y a le déplacement extérieur, les voyages, et puis les déplacements et voyages intérieurs que cela suscite en moi et chez moi, et de ces mouvements là je n’ai pas toujours la maîtrise…
Ce que je peux seulement dire est que jusqu’ à maintenant, j’ai pu continuer à me développer et à grandir même avec des changements inhérents aux parcours de vie de chacun.
Finalement, je ne suis pas le seul à m’adapter et à avoir besoin de temps pour me stabiliser. Ma sœur que tu as rencontrée devient la championne de ces traversées ! Mais il est vrai qu’à un moment donné, il est important de se poser.
Aussi je verrai je crois d’un bon œil de nouvelles tentatives pour cheminer tranquillement et vivre l’expérience avant de la commenter.
De déplacer, de me déplacer, de se déplacer, j’en arrive à la question de ma place, de trouver ma place sur un lieu nouveau, et dans un environnement nouveau tant sur le plan structurel que relationnel.
Je suis double et parfois paradoxal, à la fois dans mon besoin de solitude et aussi de sociabilité.
Et vivre en nouvelle petite communauté est le pas que j’ai à franchir, avec des pairs et une nouvelle famille à inventer et créer.
Rêver, rêve ou réalité, rêve et réalité.
Besoin là encore que mon esprit s’ancre dans la matière, non pas l’un ou l’autre mais l’un et l’autre l’un avec l autre et non contre l’autre
Maman a dit juste lorsqu’ elle a parlé de mon besoin de me rassembler : pour rester fidèle à me ressembler.
C’est la paix que je désire et le calme, tout en étant et en restant aussi dans le monde.
Je n’ai pas vocation à être ermite dans une cabane au fond des bois, et je tiens à garder ma liberté de ne pas me fondre dans les autres ni me confondre, mais bien d’être qui je suis.
Petit à petit l’oiseau va faire son nid, même si je n’ai pas encore posé ma tête sur mon oreiller d’une autre maison, je reste oreilles et cœur ouverts afin de bien dormir sur mes deux oreilles …
Je voulais te remercier pour ton écoute attentive et te dire à bien tôt, bientôt, en te souhaitant aussi de belles traversées estivales vaille que vaille, repos et joie.